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Si l'on avait tout plein de tartes...
La rencontre "anarchiste mondiale" s'est terminée dans la paix. Finalement, tout le monde a pu découvrir que les anarchistes sont aussi dociles que le citoyen moyen. On a enfin prouvé au monde entier que les anarchistes sont des gens gentils et contre la violence par principe moral. C'est beau, la démocratie, toute critique (tant qu'elle restait idéaliste) avait sa place. Les organisateurs (hommes pour la plupart, blancs, occidentaux) étaient tellement gentils qu'ils ont même quasiment aboli le patriarcat en laissant parler les anarcha-feministes en premier. Bel acte paternaliste pour faire semblant de donner la parole aux "minorités"/"opprimés" et tous les idéalistes ont joué le jeu. Trop d'hommes! Scandale!
Trop de blancs! Scandale!
Trop de viande! Scandale!
Trop de kéfiés! Tous des antisémites! Scandale!
Pas de programme pour les sourds! Scandale!
Des fascistes partout! Scandale!
A l'encontre de toutes les attentes, l'oppression n'était pas abolie immédiatement dès notre arrivée à St-Imier, ce qui a donné l'occasion aux idéalistes de "tout poils" d'être scandalisés de la moindre déviation de leur monde imaginaire. Mais, enfin, on a discuté de tout ces problèmes "très graves" pour arriver à la conclusion qu'on s'aime tous quand même vachement bien.
Quelques malentendus, certes. Ça peut arriver, l'erreur est humaine, on fera mieux la prochaine fois. Même en tant qu'anarchiste, on peut aimer la police, ça reste des camarades, faut respecter l'avis de tout le monde. Sinon, on deviendra stalinien et totalitaire et on fusillera tout le monde qu'on connaît pas. Et finalement, le service de la police n'est pas si mauvais que ça, même dans l'anarchie, on aurait besoin du service public.
Beau programme tout ça. Pour la prochaine "rencontre mondiale", faut juste cacher un peu les saucisses et placer des noirs, des femmes ou des sourds par ci et par là. Ou, peut-être, il vaut même mieux changer rien du tout. Comme ça, même la prochaine fois, personne ne parlera des choses embêtantes.
C'était une belle leçon de démocratie: la pacification par l'intégration. Et par la "lutte", on a défendu cette belle chose pure qu'on ne veut perdre à aucun prix: la paix sociale. Acquis social d'ailleurs. On a fini par découvrir que, même chez les anarchistes, ça marche.
PS: Même la télé parle de "nous":
http://www.espacenoir.ch/~ch/index.php/multimedia/video.html?view=video&id=qLLZfaxow_8
Les plateformistes aiment le service public:
http://rebellion-osl.ch/declfinalanarkismo.pdf
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Ce qui m’a le plus choqué c’est justement ce genre de tristes individus à Saint-Imier, et ce type de posture parfaitement contre-productiver et destructrice. Je rentre un peu frustré sur pas mal de points, et notamment le fait que l’on ne puisse approfondir et dépasser le témoignage, pour tracer les pistes du faire ensemble et dans un cadre international, mais à la vue du programme diversifié et chargé cela parait difficile de ne pas faire que survoler les questions. C’est autour entres autres de la table ronde anarcha-féministe que se sont par exemple tracées des pistes du faire ensemble, et je ne sais pas trop pour l’IFA mais des pistes en développement d’outils pour un réseau international et en pratiques communes se sont élaborées sous la tente d’Anarkismo.
Les rencontres diverses, même individuelles, permettent de construire du lien, et c’est déjà un premier pas dans une aventure à partager d’avantage pour participer à faire que l’internationale n’existe pas que sur le papier, et en ce sens cette rencontre internationale a permis de faire avancer des choses et a été positive. Il faut féliciter l’OSL pour l’initiative et le boulot énorme fourni, ainsi que les organisations co-organisatrices, et les nombreuses personnes qui se sont impliquées concrètement tout au long de la rencontre.